Communiqués de presse

Pour plus de 90% des actions possibles proposées par le Conseil mondial de la biodiversité, la Suisse a du retard à rattraper pour les mettre en œuvre efficacement. Le Forum Biodiversité de l'Académie suisse des sciences naturelles, en collaboration avec le bureau « Interface Etudes politiques » et d'autres expert·e·s, présente dans un rapport détaillé et une fiche d'information les mesures susceptibles de protéger efficacement la biodiversité en Suisse. A l'avenir, la référence pour la politique de la biodiversité doit être l'état de la biodiversité, écrivent les auteur·e·s. Ils considèrent les paquets de mesures comme une base permettant de les concrétiser et de les mettre en œuvre dans le cadre d'un dialogue avec les différents groupes d'acteurs.
Image : Sandra Schwab
La situation des populations d’insectes en Suisse est préoccupante, relèvent des scientifiques dans le premier rapport détaillé sur le sujet, « Diversité des insectes en Suisse », publié mardi par le Forum Biodiversité de l’Académie suisse des sciences naturelles. Les expertes et les experts ont analysé les données des Listes rouges, des programmes de suivi et de nombreuses études. Constat : la diversité et la taille des populations d’insectes ont fortement diminué, avant tout sur le Plateau, mais plus récemment également dans le Jura et les Alpes. Afin d’enrayer cette évolution en partie dramatique, les autrices et les auteurs proposent un « programme insectes » en 12 points, reposant sur des bases scientifiques.
Image : Monika Rohner
Les crises de la biodiversité et du climat sont interdépendantes et se renforcent mutuellement. Il est donc important de les aborder les deux en même temps par une approche intégrée, écrivent des scientifiques dans une nouvelle fiche d’information de l’Académie suisse des sciences naturelles. De nombreuses mesures, par exemple la réduction des émissions de CO2, de même que la protection et la renaturation d’écosystèmes, permettent d’agir contre ces deux crises. S’il existe un potentiel de conflits d’objectifs – par exemple lors du développement d’énergies renouvelables – les mesures doivent être prises de manière particulièrement prudente, afin que leur effet favorable sur l’une des crises n’aggrave pas l’autre. « Il est important de dépasser la pensée cloisonnée », relève Markus Fischer de l’Université de Berne et du Comité directeur de Forum Biodiversité. « Il serait donc judicieux et efficace que les politiques de la Suisse en matière de climat et de biodiversité, menées jusqu’ici en grande partie séparément, soient développées conjointement à l’avenir et que les mesures d’application fassent l’objet d’une approche commune. »
Image : Oliver Born